Mille logements à la place du parc des sports de Choisy ?

F.D. | 09 Avril 2015 le Parisien 
Choisy-le-Roi, hier. Acheté en 1932 par le conseil général de la Seine,
le terrain était une vaste décharge. Aujourd’hui, ce sont des milliers
 de personnes qui fréquentent ce parc chaque week-end. (LP/F.D.)
 
  Véritable poumon vert, le parc des sports est l'un des sites repéré par l'Etat pour y accueillir des logements. Un projet qui suscite l'incompréhension des élus et des sportifs qui fréquentent ce parc.
Le terrain du parc interdépartemental des sports de Choisy va-t-il devoir accueillir, à l'horizon 2030, plus de 1 000 logements ? Ses 150 ha font en tout cas partie des sites « à l'étude » identifiés par l'Etat dans le cadre du plan de mobilisation pour le logement (notre édition d'hier).
A Créteil, le maire (PS) Laurent Cathala ayant confirmé la création de 2 200 logements autour de la future gare du Grand Paris à l'Echat, les 1 300 logements restants -- pour atteindre 3 500, soit le « potentiel de logements estimé » sur l'ensemble de la zone -- reviendraient donc... au parc de Choisy.

« Je suis très étonné de ce choix, explique le maire PCF de Choisy, Didier Guillaume. Cela confirme le fait que ce sont des décisions prises par des technocrates qui ne connaissent pas la réalité du terrain. » Ce parc « est un poumon vert, poursuit-il. Beaucoup de clubs y viennent ». Et d'assurer qu'il mènera « bataille, si un jour, le projet se concrétise ».

Hier, le simple fait d'évoquer ce projet avec un groupe de sportifs suscitait l'incompréhension. « Le problème, c'est qu'il y a énormément de clubs qui utilisent les parcs de Choisy et du Tremblay (NDLR : à Champigny) car ils y sont envoyés par les villes n'ayant pas d'équipements », avance Farid Bensikhaled, responsable du comité de la FSGT (Fédération sportive et gymnique du travail) du Val-de-Marne, qui pointe une vraie « pénurie » d'installations sportives. Sur les 150 équipes de football à 7 de la fédération, « 70 % jouent à Choisy. Et je ne parle que du foot à 7 », précise-t-il.

« On ne comprend pas, avance Nathalie Dinner, présidente du parc et conseillère départementale (FG). Du logement, oui, mais il y a d'autres lieux. » Que le parc soit envisagé comme un site « potentiel » fait également hurler Hélène Luc, sénatrice et conseillère générale honoraire, présidente du parc pendant plus de trente ans. Le terrain, à l'époque une « vaste décharge, a été acheté en 1932 par le conseil général de la Seine, rappelle-t-elle. En 1967, il a pris des garanties pour que les espaces verts restent des espaces verts. Il faut du logement. Mais amener aujourd'hui des gens sur ce terrain qui ne pourraient plus respirer ce serait incroyable. S'il fait beau dimanche prochain, il y aura jusqu'à 6 000 personnes dans le parc. C'est un non catégorique ! »

Christian Favier (PCF) interpelle la ministre du Logement

« Si on s'aperçoit que pour des raisons diverses, il s'agissait d'une fausse bonne idée, certains secteurs seront abandonnés », a expliqué le ministère du Logement au sujet des sites à l'étude. Sans attendre, le président PCF du conseil départemental, Christian Favier, a fait savoir à la ministre du Logement Sylvia Pinel dans un courrier envoyé hier que les opérations d'aménagement « avec des proportions de 80 % de logements pour 20 % d'activités et de service ne peuvent nous satisfaire, de même que leur localisation sur des sites dont la préservation est essentielle, comme celui du parc de Choisy ».

Et d'annoncer que le département « entend participer activement aux débats » des « ateliers GrandParis du logement »

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