Yché s'inquiète du manque de logements sociaux…

on a la solution : virer Yché et cie !
FIGAROVOX/TRIBUNE - André Yché, responsable de la filiale immobilière de la Caisse des dépôts appelle à repenser le mode de financement des HLM pour résoudre l'urgence de la crise du logement.

"Le secteur du logement en France est dans une situation inquiétante. Trois chiffres: moins de 300 000 constructions neuves mises en chantier en 2013, un plongeon de 17, 5% des mises en chantier au premier trimestre 2014 et de 25% des permis de construire. La crise, de conjoncturelle, est en train devenir structurelle.
Il est toujours plus difficile à nos compatriotes, en particulier les jeunes, d'accéder à un logement dans les grandes métropoles où le niveau des loyers et des prix sont devenus insoutenables. Cette crise rejaillit sur l'emploi lui-même en gelant la mobilité des salariés. Elle impacte le pouvoir d'achat et donc la consommation .
L'outil de production de logements commence lui-même à se gripper avec les conséquences sociales que l'on peut imaginer dans le secteur du bâtiment. Enfin, à l'heure où la compétitivité des entreprises est une priorité, l'impact de la cherté des loyers remet en question la maîtrise des politiques salariales. La crise du secteur résidentiel, de l'immobilier et du BTP coûte au bas mot 0, 2 point de croissance à notre économie depuis l'automne 2013.
Face à cette urgence, les vieilles recettes ne sont plus à la hauteur du défi. Ces recettes, à commencer par le recours excessif à l'argent public ne fonctionnent plus. Il est urgent d'en expérimenter de nouvelles.
Moins de 300 000 constructions neuves mises en chantier en 2013, un plongeon de 17, 5% des mises en chantier au premier trimestre 2014 et de 25% des permis de construire. La crise, de conjoncturelle, est en train devenir structurelle.
L'outil de production de logements commence lui-même à se gripper avec les conséquences sociales que l'on peut imaginer dans le secteur du bâtiment. Enfin, à l'heure où la compétitivité des entreprises est une priorité, l'impact de la cherté des loyers remet en question la maîtrise des politiques salariales. La crise du secteur résidentiel, de l'immobilier et du BTP coûte au bas mot 0, 2 point de croissance à notre économie depuis l'automne 2013.
Face à cette urgence, les vieilles recettes ne sont plus à la hauteur du défi. Ces recettes, à commencer par le recours excessif à l'argent public ne fonctionnent plus. Il est urgent d'en expérimenter de nouvelles.
La priorité concerne les conditions du financement du logement. Elle suppose de jouer sur un double levier: l'évolution des coûts et la mobilisation de nouvelles ressources.
Sur les coûts, ne nous berçons pas d'illusion. La fièvre de la valeur du foncier dans les zones tendues (Ile France, Paca…), n'est pas prête de retomber. Ne serait-ce qu'en raison des facteurs démographiques. Parmi les solutions visant à calmer cette fièvre, le retour des investisseurs privés dans le logement intermédiaire devrait être la priorité. Leur désertion depuis quinze ans accompagnée par l'accent placé sur l'investissement locatif des particuliers a fait s'envoler les prix en déséquilibrant abusivement le rapport entre des professionnels de l'immobilier capables d'imposer leurs prix, et des particuliers dispersés et isolés. Seul un retour des investisseurs institutionnels permettra de réalimenter la construction et de rétablir un certain équilibre dans le rapport entre offreurs et demandeurs pour aboutir à des loyers plus soutenables .
L'autre solution est de réduire les coûts de construction des logements . Cela suppose une transformation radicale des dispositifs de production pour obtenir de réels gains de productivité. Plusieurs grands acteurs du BTP sont aujourd'hui très avancés dans la mise au point de nouveaux modèles d'industrialisation des chantiers et l'introduction des technologies numériques.
Face à cette urgence, les vieilles recettes ne sont plus à la hauteur du défi. Ces recettes, à commencer par le recours excessif à l'argent public ne fonctionnent plus.
Quant aux ressources mobilisables pour financer le logement, estimer que les aides publiques à la construction continueront de progresser, ou au moins de se stabiliser, n'est pas raisonnable. Les ressources propres au secteur HLM proviennent essentiellement des aides publiques, de l'exploitation de leurs parcs et de l'apport des collectivités locales. Le tarissement de cette dernière ressource est prévisible.
Pourquoi ne pas imaginer d'augmenter à un rythme maîtrisé les capacités des HLM de financer la construction de nouveaux logements sociaux et très sociaux grâce au produit de la vente et la rotation de leurs stocks d'actifs disponibles? Et favoriser l'émergence au sein de ces grands organismes HLM, de filiales dédiées au logement intermédiaire. A ceux qui continuent de faire le procès de ces opérations, pour des raisons idéologiques peu compréhensibles, je fais observer que tous les grands noms du secteur HLM font déjà de cette stratégie un pilier essentiel pour dégager des moyens de construire des logements.
Dans les années soixante, la notion d'égalité des territoires en matière de logement concernait l'ensemble du territoire français. Aujourd'hui, cette notion repose avant tout sur le besoin de reconstituer un équilibre entre les grandes métropoles et les territoires infra-métropolitains. Reconstruire cet équilibre suppose que nous parvenions à rebâtir une continuité dans la chaîne du logement, du logement très social jusqu'au logement libre. Cette continuité est aujourd'hui rompue dans les zones les plus tendues alors que la vacance de logements dans le secteur HLM croît dans les zones détendues. Traitons enfin cette urgence!

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