Les futurs HLM seront-ils vraiment pour les plus démunis ?


Les logements sociaux dits "PLS" destinés aux classes moyennes ne coûtent rien à l'Etat en termes d'aide à la pierre.

Les logements sociaux dits "PLS" destinés aux classes moyennes ne coûtent rien à l'Etat en termes d'aide à la pierre.
L'objectif ambitieux du gouvernement de construire 150 000 logement sociaux par an ne peut se réaliser sans cibler les populations qui en ont le plus besoin. C'est en substance le message adressé ce mardi par Jean-Louis Dumont, président de l'Union sociale pour l'habitat (USH), l'organisation représentative du secteur HLM, à la ministre du Logement Cécile Duflot.
Nonobstant les mesures de soutien actées par les pouvoirs publics au profit du secteur du logement social,  Jean-Louis Dumont insiste sur la priorité à donner à la construction d'habitations pour les ménages aux faibles revenus, qui représentent une part significative des demandeurs. "Si l'on veut construire autant de logements (120 000 par an pour les organismes HLM ndlr), il faut qu'ils soient compatibles avec la demande, indique-t-il.

L'État priorise les logements qui ne lui coûte rien?

L'État aurait en effet tendance, selon l'USH, à favoriser les logements de type "PLS", c'est à dire qui sont financés par un prêt locatif social de la Caisse des dépôts ; et pour lesquels les plafonds de ressources demandés aux locataires sont adaptés aux classes moyennes. Bref, des logements sociaux "haut de gamme". Au goût de l'USH, ces logements sont trop souvent mis en avant par les pouvoirs publics car ils ont l'avantage de ne rien coûter à l'État en termes d'aide à la pierre.

Davantage de logements sociaux PLAI ?

Mais les besoins les plus criants se faisant ressentir chez les ménages les plus démunis, il serait plus judicieux de développer les logements financés par un prêt locatif aidé d'intégration (PLAI), aux plafonds de ressources plus faibles, juge l'USH.
Seulement l'équilibre économique de ces logements nécessite une aide de l'État. Pour 2014,  celui-ci prévoit ainsi d'y consacrer 231 millions d'euros, soit 33.000 prêts locatifs, contre 48.000 prêts locatifs PLS.

Mieux articuler les aides au jour le jour

En militant pour les logements PLAI, le secteur du logement social ne demanderait-il pas de fait une rallonge budgétaire ? Pas impossible. D'autant que d'après Marianne Louis, chargée de mission auprès du président de l'USH, la réduction du taux de TVA sur la construction de logements sociaux de 7% à 5,5% à partir du 1er janvier 2014 ne fait que compenser la baisse des aides à la pierre et la désindexation des aides personnelles au logement (APL) des prix. Rien de plus. 
Mais dans un contexte tendu pour les finances publiques, le salut du secteur du logement social viendra davantage d'une articulation idoine des aides consenties par l'Etat.
Pour ce faire, la direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages (DHUP) chargée de planifier l'articulation des aides à la pierre, aura la possibilité de réorienter chaque trimestre les enveloppes budgétaires en fonction des besoins des différentes collectivités locales.

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