Clermont-Ferrand : L'État met des familles à la rue

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L’Anef (Association nationale pour l’enfance et les familles), association chargée de gérer le 115, le numéro d’urgence à destination des personnes sans domicile et en grande difficulté sociale, s’est vue dans l’obligation de cesser le paiement de nuits d’hôtel qui permettaient d’assurer le logement d’urgences des sans-abris.
Son financement est normalement assuré dans le cadre d’une convention avec l’État, le conseil général du Puy-de-Dôme et la mairie de Clermont-Ferrand. Ce non-
financement a eu des répercussions immédiate : dès le lundi 3 septembre, veille de rentrée scolaire, 352 personnes, dont environ 150 enfants se sont retrouvées à la rue. À 9h du matin, il a été décidé par le RESF 63 un rassemblement en plein centre ville de Clermont-Ferrand, puis dans la soirée, d’investir une église pour y passer la première nuit. En plein milieu de la nuit, un début d’incendie d’origine criminelle a eu lieu, et les soupçons se portent tout naturellement vers les milieux d’extrême droite. Depuis, les sans-logis ont passé la nuit sous des tentes.

La résistance se met en place, cette lutte est soutenue par les associations, caritatives mais aussi la LDH, la Cimade, RESF, et le DAL, des syndicats comme la CGT, la FSU, Solidaires, l’UNEF, et des partis politiques tel le Front de gauche, AlterEkolos, EELV, LO, CGA et le NPA bien sûr. Tous sont d’accord pour revendiquer l’égalité des droits pour toutes les personnes présentes en France, par la réquisition des logements vides, pour obtenir des appartements et non des chambres d’hôtel qui enrichissent les marchands de sommeil, la régularisation de tous les sans-papiers. 

Un toit c’est toujours un droit !
Malgré les tentatives de division dans les soutiens du mouvement orchestrées par la préfecture, la mobilisation continue et se renforce de jour en jour. Les seules solutions proposées par la préfecture sont la mise à disposition de gymnase... 
Une procédure en référé pour la sauvegarde d’une liberté fondamentale, à savoir un logement décent, a été lancée pour 24 familles. Le tribunal administratif a statué, et a ordonné à la préfecture de reloger 18 de ces familles dans les 72 heures. Bafouant totalement le droit, l’État a proposé de reloger ces familles dans 2 pièces de 12 m2 dont une aurait accueilli 11 enfants de 2 familles différentes...
Après quatre manifestations réussies, le campement s’organise malgré le mauvais temps. La détermination des sans-logis et sans-papiers reste intacte, même si pour l’instant les autorités ne font rien pour faire bouger les choses et utilisent tous les moyens pour obliger les sans-logis à rejoindre le gymnase pour y dormir.
Cette lutte est exemplaire dans son organisation, avec des assemblées générales plusieurs fois par jour, sans-logis et soutiens, pour réfléchir aux actions qu’il est possible de mener afin de construire le rapport de forces nécessaire. C’est aussi le cadre pour organiser au mieux la vie du camp, qui s’est transformé en véritable village. La mobilisation continue.
Sandrine Clavières

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