Le Collectif des 34 associations unies présente ses voeux
au Président de la République et à la Nation

A l'occasion d'une conférence de presse
le Mardi 31 décembre à 12h, au canal Saint Martin - Passerelle Bichat, 75010 Paris

A ce même endroit il y a 7 ans les Enfants de Don Quichotte installaient leurs tentes. Dans la foulée, le Président Jacques Chirac prononçait un discours lors de ses voeux du 31 décembre 2006 afin de faire voter un texte créant le Droit au logement opposable (DALO) avant la fin de son mandat.

Le Collectif des associations unies pour une nouvelle politique du logement des personnes sans-abri et mal logées souhaite que l'année 2014 remette au coeur des politiques publiques les plus fragiles de notre pays, en matière de prévention, d'hébergement et de logement.

Villeneuve-la-Garenne - démolition de la barre Emmaüs ?

La démolition n’est pas assurée 

La barre Emmaüs de Villeneuve-la-Garenne, le fameux 214, boulevard Gallieni, va-t-elle retourner à la poussière ? Rien n’est moins sûr affirme aujourd’hui la mairie. Cette destruction, évoquée dans nos colonnes mardi, n’est donc pas une fatalité. « A aucun moment je n’ai laissé entendre que l’unique sort qui attendait cet immeuble était sa démolition.

Asnières. France Habitation devra indemniser les locataires des Mourinoux

Dix jours après leur victoire face à  Habitation, les 59 locataires d’un ensemble d’immeubles HLM du quartier des Mourinoux, à Asnières, n’en reviennent toujours pas. Le bailleur social vient d’être condamné en appel à verser à chacun des plaignants près de 4000 € — contre 3000 € en première instance — pour « trouble de jouissance ».

Paris. Scandale des logements sociaux occupés par des adjoints

Communiqué du NPA Paris. Scandale des logements sociaux occupés par des adjoints : Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet font du logement une "priorité"... pour leurs copains.
Mediapart vient de révéler que cinq adjoints du maire de Paris (rémunérés en tant que tels 5500 euros bruts par mois, outre d'éventuels revenus complémentaires) occupent des logements sociaux, où ils payent donc des loyers 3 ou 4 fois inférieurs au prix du marché.

A droite, il y a aussi des élus (et à nouveaux candidats, sur les listes de Nathalie Kosciusko-Morizet) qui bénéficient de ce privilège.

Les 140 000 personnes actuellement en attente d'un logement social à Paris (dix ans d'attente en moyenne !), tous ceux qui à Paris continuent de payer des loyers exorbitants dans le parc locatif privé, 800 euros pour des petits studios, 1000 euros pour un 40 m2, apprécieront. Comment penser que ces politiciens, qui font de la politique une véritable carrière et une source de privilèges, vont sérieusement s'attaquer à la crise du logement ?
Pour mettre fin à celle-ci, il faut mettre fin à ces privilèges, et faire ce que ni la droite ni le parti socialiste n'ont voulu faire. Il faut oser s'attaquer à la spéculation immobilière et aux fortunes immobilières accumulées par les banques et les gros propriétaires, appliquer la loi de 1945 de réquisition aux 140 000 logements vides de la capitale, baisser les loyers de 20 % et les bloquer à ce niveau, et construire bien plus de logements sociaux qu'actuellement. Pour ceux qui en ont réellement besoin !
C'est le programme du NPA dans les municipales de 2014, contre ce Paris du luxe, de la finance et des privilèges.

Paris, le 5 décembre 2013


Crise du logement en Île-de-France Un choix politique ?

Crise du logement
Alors que l’examen de la loi Alur pour le logement se termine, une étude du cabinet Immo G consulting relève en région parisienne des millions de mètres carrés sans occupant. De quoi résoudre la crise du logement, s’il ne s’agissait pas de bureaux, que les élus veulent à tout prix attirer sur leur commune.
D’un côté, quelque 300 000 logements manquants pour que le marché soit équilibré. De l’autre, 7 millions de mètres carrés de bureaux vides, immédiatement disponibles. Telle est aujourd’hui la situation ubuesque du marché de l’immobilier en Île-de-France, selon une étude publiée en novembre par le cabinet Immo G consulting.

la CGL alerte sur les écarts de prix de l'eau en France

Dans une étude publiée ce 10 décembre, la Confédération générale du logement (CGL) dénonce une "jungle" des prix de l'eau. 
L'association a comparé pour l'année 2012 les prix moyens, les médianes, les écarts de prix des départements métropolitains et d'outre-mer puis regardé les différences entre les prix des grandes villes et ceux des communes de moins de 10.000 habitants avant d'examiner les différents modes de tarification pratiqués sur divers territoires. 
Résultat : "L'examen des 6.328 prix recensés dans les départements métropolitains et d'outre-mer est édifiant : la disparité et le niveau élevé d'un grand nombre de prix sont devenus la règle, ils entraînent de grandes injustices entre les consommateurs selon qu'ils habitent dans le Tarn ou dans l'Hérault, par exemple", souligne la CGL. 
Mais "ces disparités existent aussi à l'intérieur d'un même département, voire entre des villes voisines." L'association cite le cas, dans la région Ile-de-France, de trois communes des Hauts-de-Seine voisines de Paris : alors que le m3 d'eau est facturé 3,01 euros dans la capitale, il est de 3,68 euros à Saint-Cloud, de 3,95 euros à Boulogne-Billancourt et va jusqu'à 4,24 euros à Suresnes. "Sur 3.451 prix avec assainissement, nous avons relevé 316 prix différents et sur 2.877 prix sans assainissement 144 prix différents. Ce sont donc 460 tarifs différents pratiqués sur les 6328 prix étudiés", constate la CGL.

un article à lire ici




Saint-Denis - Le préfet fait intervenir la police dans la basilique


COMMUNIQUE du NPA.

Ce dimanche 15 décembre, les expulsés du 50 et du 103 Gabriel Péri, se sont installés, avec leurs soutiens, dans la Basilique de Saint-Denis pour obtenir un hébergement. Le Préfet refuse de les héberger, alors qu’à Saint-Denis même où ils sont à la rue depuis 194 jours, un local d'accueil de 60 places vient d'ouvrir.
Pire, contre l’avis de l’église catholique, il a envoyé sa police évacuer la Basilique, ce qui ne s'était jamais vu. C’est la première fois depuis l’intrusion de la police dans l’Eglise Saint-Bernard en 1996 que cela se produit. Les policiers ont bloqué l’entrée de la Basilique toute l’après midi.  Un comble : l'ancien évêque du diocèse, le Père Olivier de Berranger, de passage à Saint Denis, s'est vu refuser l'entrée de la cathédrale par la police! Le Maire, qui voulait aussi y entrer, en solidarité avec les mal-logés, a même été molesté. Le Préfet a préféré utiliser la violence plutôt que de faire appliquer le droit à l’hébergement dont il est le garant.
Une manifestation de 200 personnes s’est ensuite dirigée vers  le nouveau centre d’hébergement, qui vient de s’ouvrir à Saint-Denis dans les logements de fonction de l’ancienne gendarmerie désaffectée depuis plusieurs années. Tout le monde a pu vérifier que sa taille permet tout à fait d’héberger les 27 personnes qui sont à la rue depuis 6 mois.
Les associations et organisations qui soutiennent les habitants des 50 et 103 rue Gabriel Péri exigent du Ministère du Logement qu'il décide d'héberger enfin les 27 personnes qui sont à la rue, dans le local ouvert à Saint-Denis ou tout autre lieu d’hébergement décent. Il y a urgence.
Pour obtenir cet hébergement, la mobilisation continue : les soutiens se réuniront demain lundi à 19h à la salle Saint-Denys.


Le collectif des habitants du 50 et du 103 Gabriel Péri et les soutiens (DAL, Réseau Solidarité Logement, APEIS, CCFD Terre Solidaire, Coordination des foyers de Plaine Commune, Coordination 93 de lutte des sans-papiers, EVT, LDH, MRAP, RESF, UL Solidaires, AL, Front de Gauche, NPA, PCF, PSG)

L'Europe contre le gel des saisies immobilières en Grèce

Grèce: reprendre les saisies immobilières pour sauver les banques?

AFP
La crise et son cortège de hausses d’impôts, de chômage, de baisses de salaire, aura épargné peu de maux à la Grèce hormis les saisies de logement, limitées par un moratoire auquel les créanciers du pays commencent à trouver des défauts, obligeant Athènes à jouer serré pour protéger ce fragile équilibre.
Un premier texte de 2008 a suspendu les saisies de tout bien immobilier faisant l’objet de créances dans la limite de 200.000 euros. La «loi Katseli» de 2010 a renforcé le gel des saisies sur les résidences principales, en prenant comme critère non le montant de la dette mais le niveau de revenu du ménage.

En Grèce, le moratoire sur les saisies immobilières est menacé

et en France ? une telle loi gelant les saisies avant qu'il ne soit trop tard ?

Athènes va-t-elle devoir mettre fin à son moratoire sur les saisies immobilières, qui permet d'éviter que des dizaines de milliers de Grecs surendettés se retrouvent à la rue ? Une loi votée en 2010 permet à la justicede geler la saisie d'un bien immobilier par une banque s'il constitue l'habitation principale d'une personne, après examen de ses revenus.


LE MONDE | Par 

construction : la PIL (pas au poil)

Créée par l’ordonnance du 3 octobre 2013, la procédure intégrée pour le logement (PIL) illustre les contradictions d’un droit de l’urbanisme qui s’alourdit régulièrement de contraintes nouvelles, en matière environnementale notamment, et que l’on veut en même temps simplifier pour faciliter la construction de logements.
Publié le 04/12/2013

Duflot présente son plan pour sortir de la gestion au thermomètre

Hasard du calendrier et de la météo : c'est précisément au moment où la France connaît sa première vague de froid que la ministre du Logement présente son plan pour "sortir de la gestion saisonnière de l'hébergement d'urgence". S'il ne s'agit pas véritablement d'une "refondation" de l'hébergement d'urgence, comme un moment envisagé, le plan comporte cependant plusieurs nouveautés.

La Courneuve et l'Anru


La façade sud du Mail de Fontenay des 4000 à La Courneuve (SZ)
La façade sud du Mail de Fontenay des 4000
à La Courneuve (SZ)
"Le Mail" embourgeoisé selon le projet du cabinet de Roland Castro (DR)
Le Mail" embourgeoisé selon le projet
du cabinet de Roland Castro (DR)
Ses jours sont désormais incertains. Le Mail de Fontenay à La Courneuve pourrait être démoli. La dernière barre des 4000 ne sera pas rénovée comme l'avaient initialement souhaité les partenaires - mairie, bailleur et conseil général. Avec un budget total estimé à 40 millions d'euros, la réhabilitation de cette cité emblématique est trop coûteuse. C'est en tous cas le sentiment de l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU). Le maire, Gilles Poux (PCF), lui, continue à défendre la refonte des 300 logements emblématiques de cette banlieue de Seine-Saint-Denis.
L'état de cette immense barre de 15 étages et 180 mètres de long avec ses larges halls qui traversent le bâtiment est trompeur au premier regard. Sur le devant, la cité pourrait presque donner le change si l'on ne devinait les carreaux qui se détachent des façades grises. La grande esplanade arborée fait le délice des familles dés les beaux jours avec sa petite aire de jeux, ses tables de ping-pong et ses petits jets d'eau. Derrière, le tableau est tout autre.

DAL place de la République

Paris le 20 novembre  2013 

Point presse jeudi 16h30, Place de la République, avec :
Josiane Balasko, les déléguées, DAL.
( et sous réserve, avec Romane Bohringer, Mgr Gaillot ... )


3 semaines après sa réinstallation 24/24, et malgré le froid, le collectif des 300 familles poursuit sa mobilisation place de la République, pour le respect de leurs droits :
2 semaines d’interruption des négociations : le Ministère du logement reçoit une délégation jeudi à 18h30
Les familles en lutte témoigneront de leur situation, et de la vie quotidienne sur le campement, leurs espoirs et leurs attentes sur la reprise  des négociations. Un appel à soutien sera également lancé.

Si les négociations continuent à piétiner, des initiatives seront lancées rapidement.

 Droit au Logement  
Droit Au logement Paris et environs –  29 Avenue Ledru-Rollin 75012 Paris
tél : 01 42 78 22 00 • fax 01 42 78 22 11 • <http://www.droitaulogement.org/> 



Y en a marre !

Manifestation 16 mars 2013 JMB.jpg
On n’a jamais cru au « changement », mais quand même… Tapez Duflot sur internet, vous trouverez : « payez 0 euro d’impôt ». L’ANRU continue sans bilan critique. Le campement du Droit au logement (DAL) place de la République à Paris est violemment frappé. Les réquisitions de logement sont au point mort. Les cadeaux fiscaux aux plus riches continuent. Et la « politique du thermomètre » va continuer pour les sans-abri. Oui, vraiment, en matière de logement aussi, y en a marre !

500 000 constructions par an, c'est fini…

Lors d'une réunion rassemblant, le 7 novembre, la plupart des grands acteurs de la production de logements - FFB, USH, FPI, UMF, Capeb, Fédération des EPL... - Cécile Duflot a lancé le plan "Objectifs 500.000". Si le chiffre sonne de façon familière, c'est qu'il s'agit de l'objectif de production annuelle de logements fixé par François Hollande peu après sa prise de fonction. Mais si le chiffre reste inchangé, les ambitions sont en réalité revues nettement à la baisse.

Publié le vendredi 8 novembre 2013 - Localtis

Hébergement d’urgence : la saison hivernale s’ouvre sans circulaire nationale… Et sur des espoirs déçus



mobilier urbain anti sdf
La traditionnelle circulaire nationale « Grand froid » a été remplacée par un « Guide national de prévention et de gestion des impacts sanitaires et sociaux liés aux vagues de froid 2013-2014 ». Les associations estiment son contenu insuffisant et demandent qu’après un hiver 2012-2013 transitoire, celui qui s’annonce signe un vrai changement d’approche.

Communiqué du Collectif des associations unies

1er Novembre : début de la trêve hivernale et arrêt des expulsions locatives, un soulagement « temporaire » pour les familles

La trêve hivernale qui débute le 1er novembre ne protège que de façon temporaire les familles menacées d’expulsion. Tandis que la garantie universelle des loyers ne sera pas opérationnelle avant 2016, il faut tout mettre en œuvre dès maintenant pour éviter que les personnes menacées d’expulsion ne viennent à la fin de la trêve hivernale grossir les rangs des personnes à la rue et les sollicitations du 115.

En 10 ans, le nombre de décisions judiciaires d’expulsion pour impayés de loyers a augmenté de 40 % et celui des expulsions avec le concours de la force publique a doublé. En 2012, plus de 115 000 ménages ont fait l’objet d’une décision judiciaire d’expulsion pour impayés de loyers, sachant que seulement 5 % et 8 % d’entre eux sont protégés de l’expulsion au titre du Droit au logement opposable (DALO).

APL en moins pour les uns, allègement fiscal pour les autres

La revalorisation des aides au logement reportée de neuf mois en 2014

PARIS, 08 nov 2013 (AFP) - 19h35 heure de Paris Les aides personnelles au logement, APL ET ALS, ne seront revalorisées en 2014 qu'au 1er octobre au lieu du 1er janvier, selon un compromis intervenu vendredi lors du débat budgétaire à l'Assemblée entre le gouvernement et sa majorité.

Montbéliard : résistance à la ZUP

banderole2.jpg
En fait, l’ANRU, financé par le détournement du 1 % logement destiné normalement à financer l’habitat social, a surtout financé la destruction de centaines d’immeubles collectifs dans des centaines de quartiers. En guise de réponse politique, une manière de « kärcheriser » la banlieue afin de satisfaire tous ceux qui la craignent, ceux pour qui les grands immeubles équivalent à la pauvreté, autrement dit à la racaille. Si le 1 % logement finance les destructions d’immeubles, ce sont les prêts bancaires qui financent la reconstruction. C’est pourquoi il y a beaucoup plus de démolitions que de reconstructions et que lorsqu’il y a reconstruction, c’est en nombre de logements moins importants et de moins bonne qualité mais pour des prix plus élevés. Résultat de la politique de l’ANRU, les plus pauvres sont expulsés, plus mal relogés le plus souvent, les mairies s’endettent et les impôts locaux augmentent. Par contre les sociétés du BTP s’enrichissent !

Loi Duflot : la note qui embarrasse Matignon

Le Conseil d'analyse économique, rattaché à Matignon, critique dans une note remise mercredi l'encadrement des loyers prévu par la loi Duflot. Au ministère du Logement, on glisse que les deux auteurs sont d'inspiration "ultra-libérale", tandis que l’entourage de Jean-Marc Ayrault rappelle que la note "n'engage pas le Premier ministre".
Vivien Vergnaud (et G.V.) - leJDD.fr
jeudi 24 octobre 2013

"payez 0 € d'impôt" !?

Immobilier locatif : le flop du Duflot

Par Catherine Sabbah | 09/10 | 13 Les Échos

Le dispositif d’investissement locatif assure une rentabilité correcte sous certaines conditions. Le contexte fiscal et réglementaire instable pousse les investisseurs à attendre.

L'ANRU nouveau arrive : du PPP dans le logement…

à lire ci-dessous un dossier des Échos sur le projet de loi pour la politique de la ville

 Le « nouveau programme national de renouvellement urbain » prendra la suite du Programme national de rénovation urbaine mis en place en 2003 : même pas de changement dans le sigle…

" Nous lançons un Au secours !"

 Bonjour,
 Je transmets le message de désarroi de mes voisins âgés dont l'immeuble va être démoli. lls ne sont pas un cas isolé mais font partie de ces milliers de vieux travailleurs souvent issus de l'immigration qui sont chassés de chez eux au soir de leur vie sans ménagement au nom de la politique de l'ANRU 
Jacques

Nous lançons un "Au secours !"

Nous vivons ensemble pour la plupart d'entre nous depuis longtemps, plus de 20, 30 voire 40 ans dans deux immeubles que la municipalité de Montbéliard et Habitat 25, organisme-logeur social du département du Doubs, ex-OPHLM du Doubs, ont décidé de démolir dans le cadre d'un projet de rénovation urbaine de l'ANRU. Nous sommes 16 à avoir atteint 70 ans ou presque, quatre ont dépassé les 80 ans et l'un d'entre nous a même 97 ans.

Adoma et Afpa aux mains du « cost-killer » du logement social : SNI

Adoma a été repris par la SNI, filiale de la Caisse des dépôts présidée par André Yché, qui voudrait en fait se débarrasser des foyers et construire à la place des bâtiments plus rentables… À lire, l'article du Canard enchaîné.

et à lire ci-dessous un article sur la SNI, un article sur l'AFPA, dont les foyers d'hébergement des stagiaires ont été "donnés" à la SNI- Adoma pour subir la même disparition
et des articles plus anciens sur le magnifique parcours d'André Yché, ICADE…

la Caisse des dépôts vient à la rescousse de Cécile Duflot



et ça continue… construire plus de logements intermédiaires ! les Dalo, les mal-logés, les sans-toit continueront à attendre. L'argent public de la Cdc ira aux autres …  et tiens donc encore du Yché

Publié le 03-10-2013  Challenges


Alors que la ministre peine à tenir ses objectifs, la CDC lance un programme de 10.000 logements neufs, principalement en Ile-de-France. Montant : 1,7 milliard d’euros.

Alors que la ministre Cécile Duflot rassemble les responsables du logement social pour tenter d’atteindre les 150.000 logements annuels qu’elle vise pour le secteur,  la SNI, le bras logement de la Caisse des dépôts, pousse ses pions sur le logement "intermédiaire".
Elle s’apprête à lancer un fonds qui construira plus de 10.000 logements de ce type d’ici deux ans, dans les très grandes villes, comme Lyon et Marseille, et en région parisienne. Des marchés où les besoins sont les plus forts. Car le logement intermédiaire s’adresse à toutes les personnes qui ne peuvent prétendre aux logements sociaux mais dont les ressources ne permettent pas non plus l’accès ou le maintien dans le parc privé. Rien qu’en Ile-de-France, cela représente 450.000 familles (dont seulement 28% sont logés par le parc de logements intermédiaires disponible), selon l’IAU IDF (Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France). Des besoins insatisfaits qui ont fait réagir François Hollande : le président de la République a promis de mettre en place une TVA réduite à 10% (au lieu de 19,6%) sur ces logements dès lors qu’ils sont vendus à des investisseurs institutionnels,

En France, 17 000 personnes vivent dans des bidonvilles

Le Monde.fr | 27.09.2013| Par Alexandre Léchenet

Près de 17 000 personnes vivent dans près de 400 bidonvilles en France. C'est l'un des principaux enseignements de l'état des lieux dressé par la Délégation interministérielle à l'hébergement et à l'accès au logement (Dihal), dans le cadre du suivi de la circulaire du 26 août 2012 sur l'évacuation des campements illicites. Parmi ces milliers de personnes vivant dans une extrême précarité figurent 4 300 enfants. Ces informations ont été collectées pendant l'été 2013 par les correspondants en région de la Dihal.

DES CAMPEMENTS RÉPARTIS INÉGALEMENT SUR LE TERRITOIRE

Parmi ces 17 000 habitants de bidonvilles, 13 000 vivent dans des campements ne disposant pas de gestion des déchets. 3 700 ne disposent pas d'accès à l'eau. Le rapport indique notamment des diagnostics fait par la Fédération nationale des associations solidaires d'action avec les Tsiganes sur cinq territoires différents.

C'est en Ile-de-France que l'on trouve le nombre le plus important de campements illicites, sachant qu'à lui seul le département de Seine-Saint-Denis abrite un cinquième des habitants de bidonville à l'échelle nationale.  Viennent ensuite les régions du Nord-Pas-de-Calais, des Pays de la Loire et en Provence-Alpes-Côte-d'Azur.  

Les données ne s'intéressent pas à l'origine ethniques des personnes dans les campements illicites. 
Cependant, une majorité de ces personnes viennent de pays d'Europe de l'Est.
Le rapport rappelle par ailleurs les missions d'éducation et de prévention santé effectuées dans ces bidonvilles, notamment des campagnes de vaccinations. 
La Dihal souhaite par ailleurs renforcer "la lutte contre les discriminations" dont sont victimes les populations vivant dans les campements illicites, ainsi que la lutte contre "les réseaux criminels actifs dans certains campements", exploitant la pauvreté des gens y vivant.
Vendredi, lors d'une journée d'échanges autour du bilan de la circulaire, Dominique Baudis, le défenseur des droits, a accusé le gouvernement de ne pas la mettre en œuvre correctement, notamment sur l'absence de décision de justice préalable à l'évacuation de ces campements.

Logement social : production en baisse dans certains départements pourtant prioritaires

DOSSIER la Gazette : Faire décoller la production de logements sociaux : mission impossible ?

Alors que le gouvernement a fixé un objectif de 150 000 logements sociaux pour 2013, les données du ministère du logement sur les années 2011 et 2012 - que la Gazette s'est procurées en exclusivité - font état d’une très grande hétérogénéité des projets de construction de logements sociaux, avec des baisses conséquentes de la production dans certains départements pourtant jugés prioritaires.

Jetés à la rue à Caen, Clermont et Saint-Denis


Mobilisation a Saint Denis le 13 juin - JMB.jpg
À la rue, faute de place dans un hébergement d’urgence : c’est ce que subissent des centaines de personnes en France, souvent des étrangerEs demandeurEs d’asile. À Saint-Denis, Caen et Clermont-Ferrand, la lutte s’organise.

À Saint-Denis, fin juin, à la suite de l’expulsion de leurs logements jugés insalubres, une cinquantaine de personnes se sont retrouvées à la rue (cf. Tout est à nous ! n°205).
À Caen, dès le mois de mai, des étrangerEs ont fait les frais de la baisse des crédits pour l’hébergement d’urgence en étant expulsés des hôtels. D’après la préfecture, le département serait trop « accueillant », il faudrait y mettre bon ordre car les crédits ne permettent pas de passer l’année ! Mi-juin, on comptait 75 expulsés, avec des enfants en bas âge, et la préfecture évoque 700 expulsions possibles.
À Clermont-Ferrand, début septembre, 362 personnes, dont 150 enfants, se sont retrouvés sans toit, le paiement des hôtels accueillant les personnes dans le cadre du 115 étant brutalement arrêté (cf. l’Anticapitaliste n°208). Ces exemples illustrent la réalité dramatique de la pénurie de moyens de l’hébergement d’urgence, alors que la demande s’accroît sans cesse.
Mobilisation
Dans ces trois villes, des mobilisations ont répondu aux expulsions. À Saint-Denis, les expulséEs se sont installéEs avec des tentes sur le parvis de l’hôtel de ville. À Caen, même démarche, avec un campement en plein centre ville, tout comme à Clermont-Ferrand.
Les pouvoirs publics invoquent le manque de crédits tandis que les élus se font remarquer... par leur silence assourdissant. Or, les solutions existent, comme la réquisition des logements vides. N’ignorant rien de la situation, le gouvernement vient de débloquer 107 millions d’euros « pour les départements où les problèmes sont les plus aigus ». Bien sûr, c’est le résultat des mobilisations, mais c’est insuffisant. D’autre part, ces millions vont continuer d’aller dans les poches des marchands de sommeil, tandis que les sans-toit ont besoin non d’une chambre d’hôtel mais d’un logement équipé pour vivre correctement.
Réquisition
Fin juin à Caen, le Collectif 14 pour le respect des droits des étrangers a décidé de soutenir la réquisition d’un centre d’hébergement inoccupé. Du coup, avec l’aide de militantEs de diverses composantes du collectif et de militants libertaires, plusieurs dizaines d’expulséEs du 115 ont passé trois mois logés... avant que la police ne les expulse à nouveau jeudi 20 septembre sur décision du tribunal. Le propriétaire du lieu, un bailleur « social », s’est empressé de murer l’accès du bâtiment. Mieux vaut un immeuble vide et muré qu’un immeuble occupé par des sans-logis !
À Clermont-Ferrand, la police est intervenue violemment contre les sans-toit qui avaient accepté la proposition de la mairie PS de rejoindre un gymnase dans l’attente d’un véritable logement. Ils en ont été expulsés vers un nouveau lieu où il n’y avait même pas un lit pour chaque personne. Quant aux familles Roms, elles ont été reléguées dans un camping, loin de tout soutien, et des écoles, à des kilomètres de la ville. Une honte !
Coordination
Autant dire que rien n’est réglé. À Caen, « l’assemblée générale de lutte contre toutes les expulsions » qui s’est réunie tout au long de l’occupation cet été, lance un appel pour une rencontre nationale de tous les collectifs engagés dans des luttes pour le logement, afin de construire un rapport de forces national. Car la responsabilité du gouvernement est en cause. Il faut l’obliger à cesser les coupes dans les crédits, imposer la réquisition des logements vides non proposés à la location par les propriétaires ou proposés à des prix exorbitants, ainsi que les immeubles des marchands de sommeil. Une fois récupérés et rénovés, ces logements doivent être gérés par des offices municipaux sous le contrôle des habitants.
Ce sont les étrangerEs qui payent au prix fort les restrictions sur les crédits. Pour elles et pour eux, Valls vaut bien ses prédécesseurs. Leurs droits restent piétinés. En même temps qu’un logement, il faut exiger des papiers pour tous.
Nul doute que les luttes pour le droit au logement et à l’hébergement d’urgence vont se poursuivre, ville après ville. Il est temps de construire une riposte nationale aux expulsions en coordonnant ces luttes.
CorrespondantEs

Je travaille dans un foyer d’hébergement pour S.D.F. — Témoignage

Darky est secrétaire d’accueil dans un foyer d’hébergement pour personnes sans domicile. Voici ce que son métier, pas tous les jours facile, lui apprend au sujet de ces personnes trop souvent invisibles, oubliées.


à lire (absolument) ici

Clermont-Ferrand : L'État met des familles à la rue

Clermont-Ferrand DR.jpg
L’Anef (Association nationale pour l’enfance et les familles), association chargée de gérer le 115, le numéro d’urgence à destination des personnes sans domicile et en grande difficulté sociale, s’est vue dans l’obligation de cesser le paiement de nuits d’hôtel qui permettaient d’assurer le logement d’urgences des sans-abris.
Son financement est normalement assuré dans le cadre d’une convention avec l’État, le conseil général du Puy-de-Dôme et la mairie de Clermont-Ferrand. Ce non-
financement a eu des répercussions immédiate : dès le lundi 3 septembre, veille de rentrée scolaire, 352 personnes, dont environ 150 enfants se sont retrouvées à la rue. À 9h du matin, il a été décidé par le RESF 63 un rassemblement en plein centre ville de Clermont-Ferrand, puis dans la soirée, d’investir une église pour y passer la première nuit. En plein milieu de la nuit, un début d’incendie d’origine criminelle a eu lieu, et les soupçons se portent tout naturellement vers les milieux d’extrême droite. Depuis, les sans-logis ont passé la nuit sous des tentes.

La résistance se met en place, cette lutte est soutenue par les associations, caritatives mais aussi la LDH, la Cimade, RESF, et le DAL, des syndicats comme la CGT, la FSU, Solidaires, l’UNEF, et des partis politiques tel le Front de gauche, AlterEkolos, EELV, LO, CGA et le NPA bien sûr. Tous sont d’accord pour revendiquer l’égalité des droits pour toutes les personnes présentes en France, par la réquisition des logements vides, pour obtenir des appartements et non des chambres d’hôtel qui enrichissent les marchands de sommeil, la régularisation de tous les sans-papiers. 

Un toit c’est toujours un droit !
Malgré les tentatives de division dans les soutiens du mouvement orchestrées par la préfecture, la mobilisation continue et se renforce de jour en jour. Les seules solutions proposées par la préfecture sont la mise à disposition de gymnase... 
Une procédure en référé pour la sauvegarde d’une liberté fondamentale, à savoir un logement décent, a été lancée pour 24 familles. Le tribunal administratif a statué, et a ordonné à la préfecture de reloger 18 de ces familles dans les 72 heures. Bafouant totalement le droit, l’État a proposé de reloger ces familles dans 2 pièces de 12 m2 dont une aurait accueilli 11 enfants de 2 familles différentes...
Après quatre manifestations réussies, le campement s’organise malgré le mauvais temps. La détermination des sans-logis et sans-papiers reste intacte, même si pour l’instant les autorités ne font rien pour faire bouger les choses et utilisent tous les moyens pour obliger les sans-logis à rejoindre le gymnase pour y dormir.
Cette lutte est exemplaire dans son organisation, avec des assemblées générales plusieurs fois par jour, sans-logis et soutiens, pour réfléchir aux actions qu’il est possible de mener afin de construire le rapport de forces nécessaire. C’est aussi le cadre pour organiser au mieux la vie du camp, qui s’est transformé en véritable village. La mobilisation continue.
Sandrine Clavières

UN TOIT C’EST UN DROIT ! L’ETAT DOIT GARANTIR LES HÉBERGEMENTS ET LE RELOGEMENT DE TOUS LES MAL-LOGÉS.


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Près de 350 personnes, dont 150 enfants se sont retrouvées à la rue le 02 septembre 2013 à Clermont-Ferrand. Il s'agit de demandeurs d'asile, de sans-abri dont l'hébergement était géré par l'ANEF. Le directeur de cette institution, constatant une carence de moyens financiers, a mis fin au paiement des hébergements en hôtel de ces familles.
Ces personnes et leurs soutiens ont décidé de se réfugier dans une église pour pouvoir dormir sous un toit. Un incendie criminel a eu lieu dans cette église et les enfants se sont retrouvés à dormir dehors en pleine nuit.
Le NPA apporte son soutien total et participera à toutes les initiatives prise par le collectif. Il appelle à la manifestation de soutien, un toit c'est un droit, qui aura lieu jeudi 5 septembre 2013 à 18h00 devant l'église des minimes, place de Jaude, à Clermont-Ferrand.
Le NPA dénonce la politique de Manuel Valls qui n'a rien à envier à celle de Besson, Guéant et Sarkozy. Il dénonce le silence assourdissant des élus PS qui étaient aux côtés des sans papiers lorsque la droite était au pouvoir. Le Conseil Général a osé proposer, pour ne pas assurer sa prérogative à savoir s'occuper des enfants de moins de 3 ans, de ne prendre en charge que les familles monoparentales qui n'ont qu'un seul enfant de moins de 3 ans !
Cette rupture des hébergements, à cause de la fin des financements, est le résultat des politiques successives de baisse des budgets sociaux, de la politique d’austérité mise en œuvre par le gouvernement. Elle a lieu aussi, entre autres, en Isère, en Seine Saint Denis. Elle s’accompagne d’une politique répressive accrue contre les sans-papiers, pour vider de force les lieux d’hébergement. C’est un choix national, indigne, fait par le gouvernement.
Le NPA demande la réquisition des logements vides pour répondre à l’urgence. Il dénonce le fait de loger des gens en hôtel pour assurer le logement d'urgence : ceci ne fait qu’enrichir les marchands de sommeil, et précarise encore plus des personnes déjà en difficulté. Il exige la régularisation de tous les sans papiers
Montreuil, le 4 septembre 2013

Gel des allocs en 2014 !

-   communiqué de l a Fondation Abbé Pierre    

-   article de 'Tout sur l'immobilier'

Congrès de l'USH

1  -  Dialogue de sourds entre Cécile Duflot et les associations de locataires

2  -  Bilan du congrès, sur Localtis

3  -  Communiqué de DAL
La construction en crise, le Livret A pillé, les locataires menacés, les mal logés oubliés !

2  -  AFP : Cécile Duflot veut toujours 150 000 logements sociaux par an


réforme de l'attribution des logements sociaux

L'impossible réforme de l'attribution des logements sociaux
LE MONDE | 24.09.2013
Par Catherine Rollot

Une liste de 1,7 million de ménages en attente et autant de frustrations. Complexe et opaque, le système d'attribution des logements sociaux suscite des soupçons de passe-droit, d'inégalités de traitement, voire de dérives clientélistes. 

communiqué du Parti de gauche


Loi Alur-Duflot : une dérive ultra-libérale inquiétante

  

Pour le Parti de Gauche, le projet de loi Alur, porté par Cécile Duflot, est un pur produit du social-libéralisme.
Le financement de la « garantie universelle des loyers (GUL) reposera à 50 % sur les locataires ! C’est inadmissible : alors que les locataires alimentent au quotidien la rente du capital immobilier, on leur impose de financer la sécurisation de cette rente. Jamais par le passé, les gouvernements de droite précédents n’avaient été jusque-là dans le renforcement des positions dominantes du capital immobilier.
Pire, le projet de loi ne propose rien pour protéger les locataires contre la précarisation de leur statut, contre les abus des bailleurs indélicats ou contre les expulsions “représailles” ou illégales.
Le prétendu “encadrement des loyers”, s’appuyant sur le marché immobilier en l’état, conduira seulement à une baisse des loyers les plus élevés et à la poursuite de l’augmentation des moins chers, repoussant une fois de plus en périphérie les locataires les plus pauvres.
Le projet n’intègre rien pour améliorer la loi de réquisition, qui reste inappliquée malgré les promesses de Mme Duflot, pour reloger les prioritaires DALO qui sont 40 000 en attente, pour suspendre les expulsions sans relogement, pour respecter le droit à l’hébergement des sans-abri jusqu’à leur relogement, pour sortir les mal-logés des taudis et des hôtels pour les reloger dignement…
En outre, et c’est un comble pour une ministre issue d’EELV, aucun critère écologique (qualité du bâti, performance énergétique) n’est inscrit dans le processus d’évaluation des loyers prévu par la loi. Même si quelques avancées apparaissent au bénéfice d’une meilleure gestion des copropriétés et de la lutte contre les marchands de sommeil, le volet concernant le logement social est largement insuffisant et l’encadrement des loyers dans le parc privé, comme la garantie universelle des loyers, témoignent du parti pris du gouvernement en faveur des propriétaires.
Pour la baisse des loyers,
Pour un logement pour toutes et tous,
Le Parti de gauche appelle à la manifestation convoquée par la Plateforme des logements sociaux, ce mercredi 11 septembre à 17h30, Place du Palais-Royal, à Paris.

Nouvelle tentative de réforme des valeurs locatives, 20 ans plus tard

La précédente tentative de réforme des valeurs locatives d’habitation échoua lamentablement, en 1990, faute de courage politique face au volume des transferts financiers générés entre contribuables. Le gouvernement annonce une nouvelle tentative de réforme, pour 2018.

“Le fond du problème c’est le manque quantitatif de logements”

Entretien avec Michel MOUILLART / Economiste, spécialiste de l’immobilier
Giuliano CAVATERRA   31/08/2013

Michel Mouillart, professeur d’économie à l’université de Paris Ouest est spécialiste de l’immobilier. Habitué des Entretiens d’Inxauseta c’est lui qui était chargé d’introduire l’édition 2013, hier à Bunus. En amont des entretiens, il a conduit des travaux universitaires sur la thématique de l’année : “Jeunes, emplois logement : une histoire d’accès”

Vous avez conduit des recherches sur l’accès des jeunes au logement. Quels sont les résultats de ces études ?
Il ne s’agit pas vraiment de recherches. Nous avons cherché à alimenter la réflexion sur ce sujet en vue des Entretiens. Deux groupes d’étudiants, de Paris et de Brest, ont mené des investigations afin d’illustrer le propos. Tout d’abord, on peut dire qu’il y a un constat partagé sur ce problème de l’accès au logement des jeunes et du lien avec l’emploi. Car le problème n’est pas nouveau, il se pose de façon accrue depuis les années 2000 mais les racines remontent à 25/30 ans. D’ailleurs les grandes organisations internationales comme l’Unesco avaient déjà alerté de ce problème en 1972 et 1985.

Les Entretiens portent sur le lien emploi/logement pour les jeunes. Y a-t-il une spécificité “jeune” dans ce domaine?
C’est la question que nous nous sommes posée. Car les mêmes difficultés se posent pour l’ensemble de la population avec les différentes crises qui se sont succédé. Ce que l’on voit c’est que les jeunes l’expriment de manière plus forte. Ils considèrent qu’il est plus difficile pour eux d’accéder au logement et à l’emploi. C’est donc une réalité. Une des explications est que les jeunes aujourd’hui connaissent une situation d’instabilité. Périodes d’intérim ou de travail saisonniers suivies de périodes de chômage, il y a une absence de linéarité, l’accès à un CDI est plus long. C’est une situation que ne connaissaient peut-être pas leurs parents. C’est la même chose pour le logement, c’est compliqué de se loger lorsqu’on est en situation de précarité professionnelle. Pour autant, est- ce différent pour les autres catégories de population ? Eux, le vivent comme tel.

Est ce que la situation est la même pour tous les jeunes?
Non, c’est ce qui fait la complexité de la question. On peut en fait faire quatre sous-catégories. Il y a les jeunes en formation : les étudiants et ceux qui sont en formation professionnelle; les jeunes en insertion professionnelle c’est-à-dire ceux à la recherche d’un emploi ou en situation d’instabilité professionnelle; il y a les jeunes actifs, ceux qui sont en CDI et puis il y a les jeunes en difficulté, en errance. La complexité de la problématique vient de l’existence de ces sous-catégories. On ne peut comparer la situation d’un saisonnier avec celle d’un jeune en CDI, même s’il a de faibles revenus.

Quelles sont les réponses apportées par les pouvoirs publics à cette question ?
Jusqu’à présent les réponses des pouvoirs publics ont déçu. Il y a bien eu trois grandes lois sur l’emploi des jeunes depuis 1997 : les contrats jeunes, le contrat première embauche, –même si finalement la loi a été retirée– et les contrats d’avenir. Mais il n’y a jamais eu de prise en compte du problème de l’accès au logement. Au niveau de l’action publique il y a eu le rapport Anciaux qui préconisait la construction de 50 000 logements étudiants mais huit ans après il n’y en a pas 50 % qui ont été réalisés. Quant au projet de loi Alur*, sur 174 pages on ne trouve qu’une seule fois le mot “jeunes”.

Pourquoi cette non-prise en compte du logement des jeunes?
C’est un des objets des débats aujourd’hui. Peut-être parce qu’il y a des initiatives locales, comme ici en Aquitaine ou encore dans la vallée du Rhône. Finalement l’Etat délègue aux acteurs locaux le soin d’apporter des réponses au problème. Mais il faudrait un cadre national, global. Même si la loi ne peut pas tout il faut un cadre pour l’accès au logement de la même façon qu’il y en a un pour les PLH (Programme locaux habitat). Le PLH est bien encadré et l’action publique peut s’appuyer sur un contenu.

Pour revenir sur la loi Alur, quels sont en l’état, les points positifs et les manques?
Comme je le disais, le problème des jeunes n’est pas pris en compte. Il y a bien la notion de garantie universelle des loyers qui est proposée et qui englobe donc les jeunes. Mais c’est un élément, il n’est pas suffisant en soi pour résoudre la crise du logement. Et puis il y a des interrogations sur le financement de ce dispositif et la façon dont il va être géré.

Que faudrait-il de plus?
Il manque 900 000 logements en France. Ce qu’il faudrait c’est qu’il y ait une prise de conscience de cet important manque quantitatif. C’est pour cela que nous interpellons tant la majorité actuelle que la précédente et l’ensemble de la société.

Mais construire à tout-va, cela a été fait dans l’Etat espagnol et aujourd’hui on se retrouve avec des logements vides et des gens sans logement. Est-ce que construire massivement est la solution?
Ce n’est pas pareil. En Espagne on a construit pour des non-résidents. Ici, on parle de construire du logement pour les résidents. le problème de fond c’est ce manque quantitatif.

Mais le problème n’est pas le même partout. Il y a des zones comme la côte basque ou Paris où le marché est sous tension ...
Non, le problème est global et général. Si on fait la liste de toutes les villes universitaires où il y a des problèmes on quadrille l’ensemble du territoire. En 2007 ici à Bunus le thème était sensiblement le même que cette année. En ouverture le maire avait expliqué les problèmes qu’il avait pour loger ses jeunes. A Bunus ! C’est bien un problème global.

Les études montreraient que 500 000 emplois n’ont pas trouvé preneur à cause du logement. N’est-ce pas aussi un problème pour le patronat?
Bien sûr, pour tous les partenaires sociaux. C’est d’ailleurs pour ça que l’on retrouve aux entretiens des représentants des organisations patronales comme syndicales. D’ailleurs les partenaires sociaux se sont préoccupés de ce problème avant les politiques. Le manque de logement est un frein à l’activité économique. C’est aussi un frein à la mobilité professionnelle. Comment un jeune peut vouloir prendre un emploi dans une autre région si ce qui l’attend c’est de dormir dans sa voiture ou au camping ?